Tous ambassadeurs de la nature !

Le confinement de plus de la moitié de la population mondiale a conduit la faune sauvage à s’aventurer au plus près de nos habitats, parfois jusqu’au cœur des grandes villes. Des bancs de poissons dans les canaux vénitiens, des canards devant la Comédie-Française à Paris, des dauphins dans le port de Cagliari en Sardaigne, des sangliers dans le centre-ville de Barcelone ou encore un puma aperçu à Santiago du Chili, nous avons tous vu ces vidéos insolites publiées ces derniers jours. Peut-on pour autant en déduire que la nature reprend ses droits alors que les nôtres sont restreints ?  

Bird nest in a car mirror
Nid d’oiseau au creux d’un rétroviseur (droits réservés)

La réalité est plus nuancée. La plupart des espèces ont adapté leur habitat et leurs comportements à l’espace que l’Homme a façonné pour lui-même. Cette faune que nous observons aujourd’hui en milieu urbain avec émerveillement vit souvent à proximité. C’est probablement la faim qui pousse quelques individus à s’aventurer vers les zones moins fréquentées par les humains. Certains vont même jusqu’à s’y installer, à l’instar de cet oiseau qui s’est approprié ce véhicule immobilisé ! Lorsque nous reprendrons nos activités, ils s’éloigneront à nouveau.

Soyons vigilants ! À quelques jours du déconfinement, apprenons à réinvestir les lieux en douceur. Roulons moins vite lors de nos déplacements afin de préserver les animaux qui empruntent nos routes depuis près de deux mois en toute confiance.

Revenons vers la nature avec discrétion et curiosité. Nous rêvons tous d’une escapade en forêt, en montagne ou en bord de mer, de pratiquer à nouveau des activités en plein-air pour nous défouler. Là encore, prenons le temps d’observer notre environnement, d’autant plus si le parcours nous est familier. Pour qui sait être attentif, les indices sont partout. En ville, la pollution sonore a diminué de manière si spectaculaire que les oiseaux communiquent plus facilement, comme l’explique Jérôme Sueur, maître de conférences au Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) dans cet article. Pour la plupart des espèces qui se reproduisent au printemps, cette pandémie mondiale est une bénédiction. La flore sauvage, elle aussi, a sûrement profité du confinement pour se manifester plus abondamment qu’à l’accoutumée. C’est le moment d’aller à sa rencontre et d’apprendre à mieux la connaître.

Observer c’est bien, partager c’est mieux ! 

Grâce aux sciences participatives, nous pouvons tous devenir ambassadeurs de la nature. Le principe est simple : améliorer la connaissance des scientifiques sur la biodiversité par la collecte et le partage de nos observations. Que vous soyez débutant, initié ou expert il existe un programme fait pour vous. Le portail OPEN (Observatoires Participatifs des Espèces et de la Nature) recense toutes les initiatives françaises. En voici quelques unes, parmi nos préférées :

  • L’opération « Confinés mais aux aguets » organisée par la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) consiste à observer 10 minutes par jour les oiseaux de votre jardin et à reporter vos observations en suivant le protocole décrit ici,
  • « Sauvages de ma rue », co-fondé par le MNHN et le réseau Tela Botanica, nous invite à recenser les plantes sauvages qui poussent dans notre rue,
  • Le « Fish Watch Forum », pour les passionnés de plongée sous-marine, propose de répertorier les poissons marins en Europe et en Méditerranée.

Il y en a bien d’autres. N’hésitez pas à nous faire part de votre expérience et à partager les initiatives qui vous tiennent à cœur.


Cet article vous a plu ? N’hésitez-pas à vous abonner à notre newsletter pour suivre nos publications.

Leave a comment

All comments are moderated before being published